[UX] Quand Apple ne rime plus avec simplicité

Lancement de iOS 9.3


Il y a quelques jours, je regardai le film Steve Jobs de Danny Boyle avec Michael Fassbender et Kate Winslet. Un très bon biopic. 

Juste après, j'ai surfé sur mes flux RSS d'information et j'y voyais qu'Apple annonçait l'évolution prochaine de son OS mobile - iOS - vers la version 9.3 alors que la version 9.2.1 est toujours en bêta test. La course aux fonctionnalités. La course à la plus grosse. Je me souviens d'une époque (oh le vieux con), en 1997, où Apple rimait avec simplicité (tout du moins, avec système fermé qui cherchait à faire bien ce qu'il savait faire et qui ne se dispersait pas trop).

Quand je vois iOS 9, je vois un système vérolé - en termes de fonctionnalités - qui ressemble à une version légèrement améliorée (et bridée) d'Android. On swype (on glisse le doigt) vers le haut, vers le bas, à gauche, à droite ; on a des dossiers avec de nombreuses pages ; on peut paramétrer de plus en plus de choses, c'est génial, c'est tout ce que les utilisateurs réclamaient... Mais au détriment de la simplicité.

Fix it

Le film Steve Jobs commence très rapidement. On est au lancement du Macintosh et l'on retient une sentence de Steve Jobs "fix it"
Andy Hertzfeld: It's a system error.
Steve Jobs: [annoyed] Fix it!
Andy Hertzfeld: [incredulous] Fix it?
Steve Jobs: Yeah!
Andy Hertzfeld: We're not a pit crew at Daytona. This can't be fixed in seconds.
Steve Jobs: You didn't have seconds. You had three weeks. The universe was created in a third of that time.
Andy Hertzfeld: Well, someday, you'll have to tell us how you did it.
C'est un peu l'habitude que nous avait donnée Steve Jobs, je ne dirai pas qu'il nous avait habitués à des choses parfaites, mais des choses avec le minimum de défauts et quand il y en avait, il trouvait toujours une solution ou tout du moins une entourloupe pour faire passer la pilule

Feu la matrice marketing d'Apple



Vous avez vu la vidéo de Steve Jobs juste en haut ? Non ? Prenez cette minute nécessaire. Il y explique qu'à son retour chez Apple, il y avait trop de produits, 12 différents. Une grande complexité dans la gamme et que l'on ne s'y retrouvait plus. Il a décidé de réduire la gamme à seulement quatre ordinateurs deux portables et deux fixes. Un coup de génie. Mais depuis, on repart sur des lancements de nouveaux produits tout en maintenant les anciens dans la gamme. Il n'y a plus vraiment de rupture dans l'évolution (une très bonne analyse chez consomac).

Aujourd'hui, il y a 
  • 5 ordinateurs portables : 1 Macbook, 2 Macbook Air, 2 Macbook pro
  • 5 ordinateurs de bureau : 3 iMac, 1 Mac Pro, 1 Mac Mini
  • 5 tablettes : 1 iPad Pro, l'iPad Air, l'iPad Air 2, l'iPad mini 4, l'iPad mini 2
  • 5 téléphones : l'iPhone 6 et 6 plus, l'iPhone 6s et 6s plus, l'iPhone 5s
  • 3 montres : l'Apple Watch sport, l'Apple Watch, l'Apple Watch Edition
  • L'Apple TV
Et pour chaque produit, il y a des variantes de puissances... On s'y perd un peu, non ? On comprend vite qu'il y a un marché à laisser coexister des versions anciennes de produits. Mais c'est au détriment de la simplicité. Et c'est bien dommage...

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